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Beautés textiles

La chambre dite "Fenaille", aux murs tendus de brocatelles présentant l'une des plus belles tapisseries du château

Pour redonner à Montal sa splendeur d’antan, Maurice Fenaille est parti à la recherche de magnifiques pièces de collections. Les textiles délicats et anciens ont été mis à l’honneur…

Soyeuses brocatelles…

Depuis le rez-de-chaussée, montez l’escalier d’honneur puis entrez dans une pièce de votre choix ! Vous y trouverez un décor mural aux tons rouges qui ne manque ni de chaleur, ni de splendeur… 

Nous ne savons presque rien de la décoration intérieure à l’époque de Jeanne… Fenaille a donc fait des choix arbitraires mais savants pour habiller les murs, en grand connaisseur du textile ancien… Au premier étage, étage noble, il choisit de faire tendre des brocatelles. Ces tentures damassées , en lin et en soie, ont été collectées en France ou en Italie et proviennent de manufactures diverses. Le motif dit « aux ananas » et leur mode d’exécution permet de les dater de la fin du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle.  

Attention, trésor patrimonial à protéger ! En effet, ces tissus sont d’une grande fragilité et il est rare d’en retrouver une telle surface rassemblée en un même lieu. Ils ont récemment bénéficié d’une campagne de restauration, mais la vigilance pour conserver ces textiles doit être quotidienne, notamment avec le contrôle de l’intensité lumineuse dans les pièces, assuré par nos agents. Et il faut veiller à ne pas les toucher !

Pans de brocatelles, détail
Pans de brocatelles

© David Bordes - Centre des monuments nationaux

Précieuses tapisseries…

Pour orner les murs de cette maison noble comme autrefois, Fenaille a su constituer un ensemble de tapisseries exceptionnel ! Rien d’étonnant : il est lui-même expert et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, dont un entièrement consacré à la Manufacture des Gobelins.  

Il fait accrocher sept pièces représentant l’Histoire de Gombaut et Macée, œuvre à succès au temps de Jeanne de Balsac. Cette pastorale  met en scène les âges de la vie, associés à des activités campagnardes : les jeux, la danse, les fiançailles, le mariage… Ce sont aussi des images bavardes ! On peut y lire des passages en vers parfois surprenants… 

L’ensemble a été tissé au XVIIe siècle mais les tapisseries sont de différentes provenances : celles aux superbes couleurs proviennent de Bruges, deux autres de Tours et enfin quatre autres épisodes ont été réalisés à Aubusson. Ces œuvres anciennes nécessitant de grands soins ont été particulièrement chouchoutées en 2007 et 2015 : dépoussiérage, consolidation, doublage, révision du système d’accrochage… Toutes les fenêtres sont discrètement équipées de filtres anti-UV !

La tapisserie dite "de la danse"
La tapisserie dite "de la danse"

© Patrick Müller - Centre des monuments nationaux

Rares cuirs…

Le cuir était présent dans les intérieurs luxueux de la Renaissance : pour couvrir des coffres, des chaises et parfois des murs… Maurice Fenaille a choisi d’en orner les hottes des cheminées. En observant de près, les motifs semblent habités ! Les estampes et peintures dorées abritent toute une vie végétale et animale. Ici, un petit écureuil, là un oiseau, un coquillage… Ces pièces proviennent de tentures murales hollandaises et italienne du XVIIe siècle. 

En 2016, ces cuirs ont été déposés, nettoyés et consolidés en atelier, faisant réapparaître les motifs et les couleurs d’origine ! 

Cuir ornemental sur un manteau de cheminée
Cuir ornemental sur un manteau de cheminée

© David Bordes - Centre des monuments nationaux

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