Une restauration hors-normes !

Vue générale du château de Montal au début du vingtième siècle après sa restauration

Après avoir été dépouillé de ses décors à la fin du XIXe siècle, le château est racheté en 1908 par le très fortuné Maurice Fenaille qui réalise un exploit : il restaure le monument en cinq ans seulement !

Première urgence : sauver les murs !

En 1908, l’état de Montal est pitoyable… Le château est ouvert aux quatre vents, ses décors ont été arrachés, les toitures menacent de s’effondrer, de nombreuses ouvertures sont condamnées ou éventrées… Il faut intervenir rapidement !

Le riche et influent Fenaille s’entoure donc de professionnels renommés et d’artisans aguerris. Il travaille d’abord à des plans et des croquis avec Henry Chaîne, architecte en chef des monuments historiques. Une entreprise familiale de Saint-Céré, Blanc et fils, est embauchée pour ce chantier ambitieux.

Ensemble d'échafaudages devant une façade du château de Montal en cours de restauration, début du XXe siècle
© Centre des monuments nationaux

Retour au bercail pour les décors

Aucune mission ne semble impossible à Maurice Fenaille, un mécène au portefeuille généreux et au bras long ! Il se plie en quatre pour récupérer les nombreuses sculptures vendues quelques années plus tôt. Il négocie avec succès le retour de trois lucarnes sur quatre, de presque tous les bustes et de certains décors intérieurs ! Lorsqu’il se heurte à des propriétaires réfractaires, il fait réaliser des copies par l’atelier de son célèbre ami Auguste Rodin. Mais ce n’est pas tout ! Il propose de faire don du château en échange de plusieurs pièces inaliénables provenant de grands musées français.

Photographie en noir et blanc des façades en cours de restauration de la cour intérieure du château de Montal — Les façades en cours de restauration de la cour intérieure du château de Montal, avec quelques oeuvres remises en place, début du XXe siècle
© Centre des monuments nationaux

Un confortable « meublé »…

Montal est presque une « œuvre totale » pour Fenaille, ce collectionneur érudit qui, en plus de restaurer le bâti, aménage et meuble chaque pièce du château ! Il achète ou fait acheter pour décorer les murs des tentures, des tapisseries et des vitraux. Et pour meubler, des lits, des tables, des chaises, des fauteuils, des coffres… tous précieux et anciens !

Le tout est destiné à recréer l’ambiance d’une maison noble du XVIe siècle, bien qu’à cette époque le mobilier, comme son nom l’indique, était nomade. Un logis est même entièrement aménagé dans le goût du XVIIIe siècle, époque des Plas de Tanes. Tout le confort moderne est là, avec salle de bain pour chaque chambre et grandes tablées pour les repas !

Fenaille pourra profiter de ces aménagements : après le don à l’État, sa famille et lui conserveront l’usufruit et passeront leurs étés dans cette pimpante résidence secondaire !